L'homme qui voulait déplacer la montagne

25Avri

documentaire - société

A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, deux mille personnes concassent le granit dans des conditions dangereuses pour en faire du gravier.

 

Critique : A quelques kilomètres de Ouagadougou, l'immense cratère d'une carrière de granit voit s'activer quotidiennement des centaines d'hommes qui, à coups de pioches, arrachent à la roche des blocs de pierre que femmes, enfants et vieillards transforment en cailloux pour en tirer de quoi vivre, sinon de quoi changer de vie. Du « chaudron minéral » de Pissy, où se pratique une forme d'autogestion et où se règlent les conflits sans l'ombre d'une aide extérieure, Jean-François Delassus aurait pu tirer un portrait saisissant et profond, la chronique à huis clos d'une microsociété en proie à maintes difficultés, mais portée par une forte dose d'espoir et de courage. Dommage, se dit-on dès les premières minutes de L'Homme qui voulait déplacer la montagne. Il suffit quelquefois d'une image pour comprendre où un film s'apprête à nous mener et quel rapport il entretient avec son sujet. A la vue de cette mine burkinabé que nous offre une plongée introductive, son commentaire associe une métaphore entomologique, comparant ceux qui y travaillent à des « insectes ». Curieuse entrée en matière, qui établit le point de vue surplombant qui prédomine, empêchant la rencontre avec celles et ceux qu'il filme. S'il arrive à Jean-François Delassus de leur donner la parole, c'est pour inscrire leurs propos (souvent mémorables) dans son propre discours et étayer un commentaire si écrasant qu'il soumet l'expression de leurs propres points de vue. Quel dommage, car il y avait là matière à un beau film. — François Ekchajzer

 

Diffusion : Le 25 Avril 2016 à 01:40

 

Replay : Disponible prochainement ...

 

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