Il était une frite une fois

La frite ? Une petite tranche de pomme de terre plongée dans l'huile bouillante, merveille culinaire de croustillant et de fondant. Prisée des Belges mais aussi des Français, la frite est servie depuis 200 ans à la Maison-Blanche. Les Japonais pensent qu'elle peut les faire grandir, et si les Incas ne l'ont pas inventée, bien qu'ils aient cultivé la pomme de terre, les Belges lui ont consacré tout un musée. Marcel Proust, Peggy Guggenheim et Yves Montand ne juraient que par elle, tout comme les enfants.

Critique : Documentaire de Pierre-Olivier François (France, 2007). 52 mn. Inédit.Pour Roland Barthes, elle est « le signe alimentaire de la francité ». Pour les Belges, l'un des ultimes symboles de l'unité nationale. C'est la frite, aliment sanctifié par ce documentaire aussi bouillonnant qu'un bain d'huile à pleine puissance, mais bien plus appétissant. Si l'origine de la pomme de terre est connu (le Pérou des Incas), celle de sa transformation la plus populaire reste sujet à polémique. La frite est-elle une invention espagnole - sous l'égide, pour le moins surprenante, de sainte Thérèse d'Avila ? Française, dans la lignée de Parmentier ? Américaine, où l'expression « french fries » viendrait en fait du verbe to french, soit « couper en tranches » ? Ou belge ?Le réalisateur Pierre-Olivier François, qui a rencontré les toqués de la patate les plus farfelus à travers le monde, se garde bien de trancher. On lui saura gré toutefois de faire la différence entre le produit surgelé standard des fast-foods et la vraie frite préparée dans les règles de l'art : deux cuissons successives dans de la graisse de boeuf et une bonne pincée de sel avant de servir - en vertu de l'adage wallon : « Des frites sans sel, c'est comme une bière sans mousse. » Bon appétit.

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