Trente ans et plus si affinités - Côté femmes

Après les hommes, place aux femmes ! Quelques trentenaires urbaines se racontent à la caméra de la réalisatrice. Carrière, amour, réussite, amitié, famille, sexualité ou maternité, à quoi ressemble leur vie aujourd'hui. Ont-elles su concrétiser leurs rêves ou, au contraire, sont-elles demeurées dans une espèce d'attente ? Et qu'est-ce qui continue de faire obstacle à leur plein épanouissement ?

Critique : Côté hommes Jean-Paul, Jean-Marie et Nicolas oscillent tous entre 30 et 35 ans. Assiégé par la solitude et le temps qui passe, le premier cherche éperdument la mère de ses trois futurs enfants. Alors il écume les speed datings et les sites de rencontres. Jean-Marie compte, lui, sur la compréhension de son colocataire : bientôt il devra assumer la responsabilité d'un enfant, fruit d'une union qui n'était au départ pas prévue pour durer. Le troisième, biologiste surdiplômé reconverti en commercial, vit plus sereinement sa condition de célibataire et n'aime rien tant que multiplier les rencontres. De couples à géométrie variable en colocations potaches, de fleurs bleues assoiffées d'amour en adulescents frondeurs, Lorène Debaisieux promène sa caméra dans les eaux turbulentes de la trentaine. En résulte la photographie enlevée et émouvante d'une génération protéiforme, plus angoissée que frivole.   Côté femmes « Les mecs vont tourner au niveau du deuxième plat de pâtes. » De l'oeil ? Des talons ? Mais non, de table en table, voyons ! Suivez donc les instructions de Bettina, la marraine de la soirée, chargée d'expliquer aux néophytes les grands principes de la Pasta Party, séance de speed dating du dimanche soir déguisée en dîner. Car les pâtes, ici, ne sont qu'un prétexte : le but, c'est de faire des rencontres... et plus si affinités. Dans la salle, si l'on retrouve certains protagonistes mâles du volet diffusé précédemment, on découvre Karen, vendeuse apprêtée qui recherche « un prince charmant à mi-temps », et Magali, mère célibataire en pleine crise de confiance... Ailleurs, Lorène Debaisieux filme Sophie, fleuriste de 36 ans qui arrondit ses fins de mois en vendant des sextoys à domicile, et Maria, qui vient enfin de trouver sa moitié. Qu'ont en commun ces femmes ? Plus encore peut-être que leurs homologues masculins, elles semblent pétries du désir d'en découdre avec Cupidon. Les raisons sont variées, souvent mêlées : besoin d'étancher une soif d'absolu héritée de l'enfance, de trouver une oreille attentive à laquelle se confier ou une épaule sur laquelle s'appuyer, parfois de satisfaire à la pression sociale. Fragments de parcours amoureux qui illustrent justement une époque marquée par la virtualité des relations. Et la difficulté, éprouvée par beaucoup, d'en sortir. — Emilie Gavoille

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