Néandertal et ses secrets

En explorant le réseau souterrain de grottes du site d'El Sidrón, dans le Nord de l'Espagne, le paléontologue Antonio Rosas et l'archéologue Marco de La Rasilla ont mis au jour les os d'une douzaine de Néandertaliens et de nombreux fragments d'outils en pierre. Certains os présentent des fractures, d'autres sont brisés, les crânes ont été défoncés. Signes de cannibalisme ? Traces d'un rituel ? Conséquences de la famine ? Plusieurs mystères planent sur le site, et sur les raisons de l'extinction de ces hominidés qui vivaient il y a environ 49 000 ans. Fouilles et recherches génétiques permettent de mieux comprendre leur destin.

Critique : Dans la verdoyante province espagnole des Asturies, la grotte d'El Sidrón ne regorge pas seulement de perles géologiques. Au creux du somptueux relief karstique, un gigantesque jeu d'osselets a été découvert, en 1994. Comme le site fut pendant la guerre civile un refuge de maquisards, les restes exhumés ont d'abord été pris pour ceux de victimes du franquisme. Mais les premières analyses démontrent que les ossements accusent... 49 000 ans ! Il s'agit du plus grand cimetière néandertalien de la péninsule. Multipliant les effets de dramatisation, le documentaire, au demeurant instructif, entrecroise les recherches en laboratoire (études morphologiques, quête d'ADN) et les séquences dans la grotte. Epaulé par un anthropologue et un généticien, le paléontologue Marco de La Rasilla, responsable du site, a reconstitué douze squelettes, sur lesquels il distingue des marques de cannibalisme... Parvenus à la conclusion que ces Néandertaliens, qui présentent aussi des parentés génétiques, ont été la proie d'un autre groupe, les scientifiques achoppent sur la cause du festin anthropophage. Querelle territoriale ? Famine ? Si l'on suit aisément les déductions des chercheurs, on se serait dispensé des reflets fantomatiques sur la roche, à la mode Projet Blair Witch...— Hélène Rochette

Commentaires