Les batailles du Louvre - Le temps des révolutions

L'installation de Louis XIV à Versailles, en 1682, stoppe les travaux au Louvre. Investi par l'Académie française, puis par celle des Beaux-Arts, il devient le centre de la vie artistique française. Les philosophes des Lumières rêvent de le transformer en un grand musée de la nation. Leur aspiration se réalise sous la Révolution française avec l'ouverture du muséum des Arts en 1793. Avec Napoléon Ier, le musée prend un nouvel essor. En 1802, l'empereur confie son administration et son agrandissement à Vivant Denon et parallèlement, les savants qui accompagnent les campagnes militaires impériales font main basse sur nombre de pièces inestimables. D'importants chantiers sont relancés, que la défaite de Waterloo en 1815 et la chute de l'empire vont venir compromettre.

Critique : L'ancienne demeure des rois de France n'a pas toujours abrité le coeur du pouvoir. S'il faut désormais sonder ses entrailles pour entrevoir quelques traces du passé défensif du Louvre, les souvenirs de la forteresse de Philippe Auguste peuplent les récits et les enluminures du Moyen Age. Durant quatre siècles, avant que François Ier ne le rénove en profondeur, le bâtiment s'apparentait à une austère citadelle à donjon. Devenu résidence royale sous Charles V, il se mua deux cents ans plus tard, sous la houlette de François Ier, en un somptueux palais à l'italienne. Egrenant les étapes qui ont façonné le plus grand musée du monde, ce doc un peu boursouflé tient du gigantesque Meccano étagé sur huit siècles. Pour matérialiser l'édification de la grande galerie voulue par Henri IV, ou pour faire éclore les extensions de la cour carrée sous Louis XIV, les réalisateurs s'appuient sur des numérisations en 3D. Trop schématiques, ces images s'intègrent mal aux cartes et gravures d'époque. Malgré l'érudition des intervenants, la somme de données chiffrées procure plus d'agacements que de plaisirs de découvertes. Seule l'épopée du Grand Louvre, restituée dans les vingt dernières minutes, par Jack Lang et Michel Macary, l'architecte associé à Ieoh Ming Pei sur le projet de la pyramide, atténue la torpeur suscitée par cette visite consensuelle et guindée. — Hélène Rochette

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