Les combattants de l'ombre - La Résistance se radicalise (1943)

27Nove

documentaire - histoire

Après les batailles d'El-Alamein et de Stalingrad, les puissances alliées commencent à croire à une défaite possible du IIIe Reich. La Résistance devient alors un moyen de préparer la libération, à travers le combat des maquis et les sabotages. Par ce travail de sape, les combattants parviennent à remporter des victoires décisives. Par ailleurs, le service du travail obligatoire imposé par l'Allemagne, dans la plupart des pays soumis à son joug, fait basculer une partie hésitante de la population. Certains décident de s'engager dans la Résistance, alors qu'ils n'avaient jusqu'alors pas osé prendre les armes.

 

Critique : Dès 1941, dans les régions occupées de l'Est, sévissent les funestes Einsatzgruppen, ces commandos mobiles imaginés par le régime nazi pour éradiquer la totalité des Juifs d'Europe. Près de un million et demi d'entre eux sont exécutés par balle, jetés nus dans d'immenses fosses et recouverts de chaux. Pourtant, le rendement des commandos est jugé trop faible par le IIIe Reich. Ordre est donné aux ingénieurs nazis de travailler à « une rationalisation et une industrialisation » du génocide. La conférence de Wannsee, en janvier 1942, scellera les modalités d'application de la « solution finale ». Surgis des rangs d'une Résistance embryonnaire ou de la communauté juive elle-même, des hommes et des femmes s'essaient à enrayer l'entreprise létale. Ils disposent de peu de moyens, de l'absence, souvent, d'infrastructures. Tout est à imaginer. Pour fuir le Danemark collaborationniste, la solution passe par l'exfiltration des Juifs vers la Suède. Une poignée d'étudiants s'y attelle, collectant des fonds pour constituer une flottille. L'argent réuni, confesse Jorgen Kieler, « ce qui nous manquait, c'était les Juifs. On n'en connaissait pas ». Alors ils écument le quartier des fourreurs, et le bouche-à-oreille draine vers eux nombre de candidats au passage. C'est la mémoire de ces balbutiements malhabiles ou téméraires, de ces engagements individuels impétueux qui fait le sel de cette série documentaire, tant ils illustrent la genèse d'une histoire collective, à l'échelle du continent européen. Sans jamais verser dans une réécriture, qui ferait de la Résistance un mouvement de masse de Varsovie à Moscou, en passant par Paris, Bruxelles ou Athènes, le film explore les poches de non-abdication, leur jonction au fil du temps, leur future position stratégique en fonction des développements mondiaux du conflit. En dépit de reconstitutions bien inutiles, le film donne à écouter la petite musique de l'insoumission. — Marie Cailletet

 

Diffusion : Le 27 Novembre 2015 à 21:45

 

Replay : Disponible prochainement ...

 

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