L'increvable Combi VW

Un Combi VW, à l'allure de camping-car sympathique, se lance dans un voyage autour du monde plein de rebondissements, en quête de sa véritable identité.

Critique : Né de père hollandais en terre allemande, le Combi Volkswagen possède un pedigree tortueux. Dessiné par un importateur néerlandais, ce quadrupède motorisé est sorti des lignes d'assemblage de Basse-Saxe, en 1950. Conçu comme un engin de manutention, au châssis musclé, il devait suppléer les ouvriers dans le transport des charges volumineuses. La Beat generation et la rébellion psychédélique ont transformé le robuste utilitaire de chantier en minibus coloré pour aventuriers. Toujours prisés des routards chevelus, les Combi vieillissants ont aujourd'hui une patrie : la Californie. De Santa Barbara à San Francisco, la réalisatrice confesse un pêcheur de truites bucolique, d'anciens surfeurs, des businessmen du minivan et, sur le sol africain, d'ingénieux mécanos épris d'antiques épaves de Combi. Des puristes respectueux de la patine du temps aux adeptes de la réfection, les aficionados du fourgon à phares ronds se révèlent désopilants. Gary, oeil vif sous le bandana et cheveux gris, frôle l'extase en exhumant de son habitable encombré, entre cannes à pêche rouillées et sac de couchage miteux, un authentique baladeur à cassettes ! Aussi décousu qu'une mémoire balbutiante, le film scrute avec humour et empathie ces conducteurs anachroniques. Nourrie de films amateurs et de désuètes réclames Volkswagen, l'escapade réveille une époque frivole et révolue, où l'on avalait du bitume et des énergies fossiles pour gagner sa liberté. — Hélène Rochette

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