Le scribe qui dessine

21Octo

documentaire - civilisations

Des murs des tombes couvertes de peintures aux papyrus, en passant par les sarcophages, la majeure partie des traces matérielles léguées par l'Egypte ancienne témoigne du goût de cette civilisation pour la représentation graphique. Ces combinaisons de personnages, de signes, de plantes, d'animaux et de figures géométriques fondent un univers graphique hautement codifié. Ce documentaire dévoile les secrets de fabrication des peintures murales de la Vallée des Rois et des foisonnantes collections du musée du Louvre. Derrière chacune de ces oeuvres se dissimule un personnage essentiel : le scribe qui, par son trait, a donné naissance à l'art égyptien.

 

Critique : Lignée de bâtisseurs prodigieux, la civilisation pharaonique fut aussi une école de dessinateurs. En trois millénaires, l'Egypte antique a livré plus d'oeuvres figuratives que maintes sociétés mêlées. Art pariétal, statuaire, sarcophages, papyrus : pas un support n'a échappé à la dextérité des artistes. Si la profusion ornementale des tombeaux de la Vallée des Rois reste mondialement révérée, des réalisations plus modestes, comme les tombes des ouvriers de Deir el-Medineh, surprennent par leur finesse. Très codifiés et néanmoins naturalistes, les dessins polychromes des chapelles funéraires étaient censés assurer l'éternité du défunt. Etayé par l'analyse de la directrice du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, Guillemette Andreu-Lanoë (1) , ce film érudit et onirique invite à reconsidérer la production artistique de l'Egypte ancienne. Si les premiers égyptologues virent dans les peintures des scribes un artisanat anonyme, les chercheurs actuels décèlent des signatures plus personnelles. Captivante, la partie consacrée aux ostraca — l'ostracon est un éclat de terre cuite ou de calcaire dessiné — livre un regard inédit sur les artisans de la vallée du Nil. Loin des commandes officielles, les maîtres du trait s'adonnaient à la caricature et à l'esquisse. Ebauchées sur des bouts de pierre, ces distractions graphiques, où voisinent images licencieuses, portraits charges et élégants profils, s'apprécient comme on feuilletterait le carnet de croquis d'un Delacroix ou d'un Monet. — Hélène Rochette (1) Commissaire de l'exposition « L'art du contour, le dessin dans l'Egypte ancienne », actuellement au Louvre, jusqu'au 22 juillet.

 

Diffusion : Le 21 Octobre 2016 à 16:25

 

Replay : Disponible prochainement ...

 

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