Quand la Sibérie sera chinoise

Comment l'expansionnisme chinois profite du déclin russe pour grignoter la Sibérie extrême-orientale, entre alliance provisoire et potentiel affrontement.

Critique : La Sibérie, chinoise ? Et pourquoi pas... Pour les Russes, elle est loin l'époque soviétique où ce territoire du bout du monde représentait une promesse de hauts revenus et des perspectives de carrière. C'est aujourd'hui une région morne, dure, désespérante, que l'on cherche à fuir — sans en avoir toujours les moyens. De l'autre côté du fleuve Amour, en revanche, les Chinois salivent en lorgnant ces terres immenses qui leur permettraient d'assurer leur survie énergétique et alimentaire. La Russie de Vladimir Poutine cédera-t-elle aux désirs de conquête de la Chine de Xi Jinping ? Elle a déjà commencé, montre ce documentaire qui décrypte les enjeux géopolitiques à l'oeuvre dans cette partie oubliée du monde (des médias du moins). Maître d'une Russie affaiblie économiquement et occupée à bomber le torse face à l'Occident, Poutine compose avec l'Orient. Cent mille hectares de terres sont déjà loués aux Chinois pour une durée de cinquante ans, et ça n'est qu'un début. C'est le portrait d'un Poutine dépassé qui se dessine un peu. Un Poutine à mille lieues d'approuver cette thèse ici plusieurs fois formulée selon laquelle « la Russie devient le satellite de la Chine ». — Marc Belpois

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