Architectures - Le vaisseau de verre

En 2006, Bernard Arnault décide de faire construire, près du bois de Boulogne, le bâtiment de la Fondation Louis-Vuitton, l'emblème de sa politique de mécénat.

Critique : De loin, sa silhouette évoque un navire ­voguant toutes voiles dehors vers Paris. Ouverte au public il y a un an, la fondation Louis-Vuitton se joue des esprits trop cartésiens. Bâtiment imposant, abritant onze galeries, culminant à 46 mètres de hauteur et reposant sur une couche de 2,5 mètres de béton lourdement ferraillé, le musée semble pourtant flotter au-dessus du bois de Boulogne, léger. Comment l'illusion est-elle possible ? Grâce à une réalisation d'une très grande qualité, Richard Copans nous emmène comme d'habitude au plus près de la structure, des immenses verrières incurvées imaginées par Frank Gehry, et des intentions de l'architecte. En déshabillant l'édifice, il en dévoile le squelette (étrangement destructuré), la charpente (massive), la logique (aérienne) et l'ambition (marier art et industrie, à l'image du monde de la mode). L'objectif n'est pas de se livrer à un exercice critique, mais bien de préparer l'oeil à se faire son propre avis. Ne reste donc plus qu'à se rendre sur place pour évaluer les courbes, les volumes, les dimensions et — mais c'est une autre histoire — les collections. — Lucas Armati

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