Le dernier refuge

En 1978, la communauté scientifique apprend l'existence d'un peuple inconnu vivant encore à l'écart du monde, les Tau't Batu, qui ont toujours vécu dans des grottes, au plus profond de la jungle de l'île de Palawan, aux Philippines. Les gouvernements successifs n'auront de cesse de contraindre ce peuple à se sédentariser. Ces dernières années, des dizaines de familles Tau't Batu, ne parvenant pas à s'intégrer et ne supportant plus leur extrême pauvreté, ont décidé de quitter la ville pour rejoindre une grotte qu'elles considèrent comme étant leur dernier refuge.

Critique : Ils arrivent, leurs pieds nus foulant la poussière, habillés de guenilles, armés de sarbacanes en bois et pourvus, pour seuls bagages, d'étiques balluchons. Traditionnellement, et depuis la nuit des temps, les Tau't Batu vivent dans des grottes reculées au coeur des forêts montagneuses de l'archipel de Palawan, dans l'ouest des Philippines. Suivant quelques-uns des leurs venus travailler en ville, une dizaine de membres de la tribu débarquent dans la petite bourgade industrieuse de Rizal, sous l'oeil de Jean-Michel Corillion. Démarre alors un drôle de film, oscillant entre chronique ethnographique exaltée et carnet de voyage à la première personne d'un réalisateur visiblement enthousiaste de jouer les aventuriers en terre inconnue. Il ne parvient hélas jamais à trouver la bonne distance pour observer ces chasseurs-cueilleurs, de leur parenthèse de vie urbaine à leur retour dans leur habitat originel (le « dernier refuge » du titre). Principaux écueils, un commentaire extrêmement bavard tirant trop lourdement sur la corde sensible, et un regard frôlant souvent la condescendance — le mythe du bon sauvage n'est jamais bien loin. — Emilie Gavoille

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