The Dark Valley

A la fin du XIXe siècle, un cavalier solitaire arrive dans un petit village perdu à flanc de montagne du massif alpin. Nul ne sait ce qu'est venu chercher ce ressortissant américain dans ces contrées isolées, où il va passer l'hiver. Le mystérieux cow-boy, dénommé Greider, est hébergé dans la ferme de Luzi et sa mère, et se présente comme un photographe venu immortaliser ces hommes et femmes de haute montagne. Mais la vraie raison de sa présence se dévoile peu à peu : elle semble en rapport avec la domination locale exercée par la famille Brenner, à laquelle Greider va rapidement se confronter...

Critique : | Genre : western alpin. Fin du XIXe siècle. Un cavalier solitaire arrive dans un petit village de montagne perdu au fond d'une vallée des Alpes autrichiennes. Le genre d'endroit où l'étranger n'est pas le bienvenu, surtout quand il s'agit d'un jeune Américain nommé Greider qui souhaite y passer l'hiver pour, prétend-il, immortaliser les habitants avec son drôle d'appareil, ce « miroir doté d'une mémoire ». Petit à petit, on découvre que le photographe a d'autres intentions, moins humanistes, et qu'il est lui aussi doté d'une mémoire... La rudesse des paysages alpins (boue puis neige) et la lumière noire (cieux bas, éclairage à la lampe à pétrole) détonnent dans cette mise en place ultra classique — on pense à Pale Rider, d'Eastwood. Comme détonne la frimousse juvénile du mystérieux cow-boy, interprété par Sam Riley, le Ian Curtis de Control. Il en va de même pour cette inédite scène de bûcheronnage où l'angoisse et le danger vont crescendo. Quand le western bascule pour de bon dans le film de vengeance sanglant, et qu'on comprend la vraie raison de la présence de Greider dans cette vallée hostile, le réalisateur fait preuve d'autant d'originalité. La fusillade finale et punitive (dans la forêt), passage obligé de tout western, se distingue par sa bande-son, saturée par les hurlements de douleur des assaillants blessés, avant qu'ils ne soient couverts par une musique pop anachronique. Réinventé dans les Alpes, le western, ce moribond, n'a toujours pas dit son dernier mot. — Jérémie Couston

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