Au nom d'Athènes - Divine Salamine

Dix après la bataille de Marathon, Xerxès, héritier de Darius, s'apprête à prendre sa revanche face aux Athéniens. Après plusieurs années de préparation, il lance une armée de plus d'un million d'hommes à l'assaut de la Grèce continentale. Malgré l'alliance des principales cités, de Sparte à Corinthe, les Grecs essuient plusieurs revers. Devant la menace, les Athéniens évacuent leur cité, que les Perses s'empressent de mettre à sac et de livrer aux flammes. En 480, les flottes athénienne et perse se rencontrent au large de l'île de Salamine pour la bataille décisive. Reconstitutions et images de synthèse décrivent le déroulement de l'événement.

Critique : Après leur enthousiasmante reconstitution des batailles de Philippes et d'Actium, les documentaristes Stéphanie Hauville et Fabrice Hourlier poursuivent leur exploration atypique de l'histoire antique. Cette fois, leur regard s'est porté sur les guerres médiques, qui opposèrent Grecs et Perses au Ve siècle avant J.-C. Le premier épisode nous emmène au coeur de la bataille de Marathon — le roi Darius le Grand, allié au tyran déchu Hippias, tentait de soumettre Athènes. Le ­second s'attache à raconter la ­bataille navale de Salamine — l'Athénien Thémistocle y a défait l'impressionnante flotte perse. Mêlant scènes jouées (convaincantes) et analyses d'historiens (instructives, ­malgré le manque de naturel), Au nom d'Athènes vaut surtout pour ses audaces. Sur le plan visuel, les auteurs optent pour un étonnant univers entièrement fait en images de synthèse — ce qui donne du cachet et permet de reconstituer « grandeur nature » les scènes de bataille. Sur le plan historiographique, ils n'hésitent pas à se détacher de sources jugées peu fiables, comme ici Hérodote. Mais le parti pris le plus fort reste évidemment le choix de faire parler les comédiens dans la langue de leurs personnages : grec ancien et persan ! Un pari osé et réussi, qui donne un souffle antique au récit. — Lucas Armati

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