Suresnes Cités Danse 2013 - Standards

En 2012, pour les 20 ans du festival «Suresnes Cités Danse», le chorégraphe Pierre Rigal créait «Standards», un ballet pour neuf danseurs de hip-hop où la scène elle-même devient le théâtre du «vivre ensemble». -- Critique : Croiser le fer entre les danses hip-hop et contemporaine fait partie des bonnes idées du festival Suresnes cités danse depuis 1993. Sans peur ni complexe. Avec, à chaque fois, des surprises, généralement bonnes. Avec Standards, c'est le chorégraphe Pierre Rigal, déjà coutumier du fait, qui se confronte aux codes hip-hop sur les thèmes du formatage, de l'uniformisation pour mieux se risquer sur le terrain de la rébellion. Sur le plateau recouvert d'un immense drapeau tricolore, régulièrement coloré par des projections lumineuses, huit danseurs maquillés en guerriers urbains aiguisent la danse d'actions de Rigal en la plongeant dans l'urgence acrobatique hip-hop. Toutes les questions contenues en creux dans le titre sont évoquées, comme par exemple l'identité, la différence, l'obéissance et son contraire, l'individu et le collectif. Au carrefour de la narration, de l'abstraction et des arts visuels, Rigal charge son geste d'un contenu social qui lui va bien. Sur un versant plus doux, plus lyrique, Jérémie Bélingard s'est risqué à l'exercice de la rencontre avec la passion qui le caractérise. Bye bye Vénus (2011) fait surgir un langage plus classique-contemporain qui patine de sensualité la vitalité hip-hop. La technique du danseur étoile de l'Opéra de Paris et son goût des histoires se combinent dans une pièce atmosphérique qui valorise la présence et le talent des cinq interprètes. — Rosita Boisseau

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