Y a-t-il un chaman dans l'ethnie ?

Sur l'île de Palawan, aux Philippines, un chaman se demande comment survivra sa communauté, privée de guide spirituel lorsqu'il ne sera plus là.

Critique : Depuis vingt ans, nous glisse à la première personne une voix qu'on suppose être celle de Pierre Boccanfuso, l'auteur de ce film côtoie une communauté de Palawan, dans l'archipel des Philippines. Au fil du temps, des liens privilégiés se sont tissés avec une famille de l'île dont il est devenu l'un des membres adoptifs. Cette proximité lui permet dans ce film, comme dans les précédents (Les Deux Fils du chaman, en 1998, Le Chaman, son neveu et le capitaine, en 2007), de rendre compte du mode de vie traditionnel des Palawan, comme des difficultés auxquelles ils sont aujourd'hui confrontés, menacés par la disparition de leur guide spirituel. Hélas, la réalisation d'Y a-t-il un chaman dans l'ethnie ? établit une contradiction entre ce que le commentaire dit de cette relation particulière et ce que donne à voir une suite de scènes au point de vue flottant, jamais construit, jamais pensé. Qu'une ronde se forme et tourne autour de l'objectif, le plan suivant, extérieur à la ronde, montre les mêmes enfants tournant autour de l'un des leurs ! Si filmer l'autre revient à définir sa place par rapport à lui, c'est peu dire que l'auteur de ce documentaire n'a pas su déterminer la sienne. Faute de quoi, il réduit à son corps défendant ses « parents » palawan à un statut de bêtes curieuses, allant jusqu'à recouvrir leurs paroles de voice-over abêtissantes. — François Ekchajzer

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