Athos - La montagne des moines

Dans les communautés, les moines se réunissent pour répéter les chants sacrés, fabriquer des grains d'encens ou peindre des icônes selon des techniques transmises de génération en génération. A côté des monastères, certains religieux cohabitent à deux dans des cellules quand d'autres vivent en ermites dans des grottes, puisant leurs moyens de subsistance dans la nature préservée qui les entoure. Le père Grigorios, lui, s'emploie à rénover la chapelle de sa cellule. Un travail éreintant qu'il doute de pouvoir achever sans le renfort d'artisans venus en pèlerinage. En attendant, il guide un Allemand jusqu'au sommet de la «sainte montagne», où ils assistent au spectacle du lever du soleil.

Critique : Le cadre est idyllique, inaccessible, orgueilleusement escarpé. Dans le nord-est de la Grèce, la presqu'île abrupte du mont Athos abrite une république théocratique unique. Disséminés dans une vingtaine de monastères orthodoxes, ou au coeur de grottes et de cabanes, quelque deux mille moines et laïcs peuplent cet Etat autonome, placé sous la souveraineté d'Athènes. Administrés par un Parlement, ces drôles de Robinsons suivent depuis onze siècles les mêmes règles de réclusion austère. En vertu d'un décret de 1046, interdiction est faite aux femmes de s'aventurer sur la « Sainte Montagne » — l'autre nom d'Athos. Enrobé d'un commentaire soporifique, ce périple se révèle un pompeux pensum. La caméra guette avec tellement d'obstination le folklore des processions, le pittoresque des rites et la grandeur de la foi chez ces barbus tout de noir vêtus, que le mystère et la spiritualité s'évaporent sous le décorum... Malgré la bonne composition des moines, le réalisateur ne collecte que des propos insipides : « J'aimerais arroser les hommes comme j'arrose les fleurs », s'épanche l'un. « Marie est notre mère : la seule femme du mont Athos », pérore l'autre. Mes bien chères soeurs, qui escomptiez peut-être un passe-droit pour infiltrer les secrets de la citadelle interdite, épargnez-vous la visite chez les cénobites sentencieux. — Hélène Rochette

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