Carnets de marche - Chine, la Grande Muraille

En Chine, promenade à pied le long de la Grande Muraille, sur les traces de Xuanzang, homme de lettres du VIIe siècle. A l'ombre de cet immense édifice de pierre, le plus long du monde avec ses 6700 kilomètres, construit entre le IIIe siècle avant et le XVIIe siècle après Jésus-Christ, le promeneur est saisi par la majesté de l'ouvrage. Au fil de son périple, le marcheur infatigable traverse des déserts brûlants, escalade des montagnes, s'aventure dans des régions oubliées et rencontre des hommes et des femmes qui vivent dans une région où la Chine semble la plus inaccessible.

Critique : Série documentaire (8/10). Réalisation : Jonathan Schutz (France/GB, 2007). 52 mn. Inédit. Une idée alléchante, a priori, que de nous faire découvrir la face cachée de la Grande Muraille de Chine, l'un des monuments les plus célèbres du monde, le plus long jamais construit par l'homme - un ensemble de fortifications qui s'étend sur plus de 7 000 kilomètres. Nous cheminons donc à l'ombre de sa partie la plus reculée, dans la province septentrionale du Gansu, sur les pas de Xuanzang, un pèlerin bouddhiste du VIIe siècle, jusqu'au désert de Gobi. Ce documentaire fournit l'occasion de mettre à mal plusieurs clichés : on apprend que la Muraille de Chine n'est pas visible de l'espace, qu'elle n'est pas en pierre mais en terre crue, qu'elle n'est pas constituée d'un seul tenant mais de plusieurs tronçons hétéroclites érigés entre le Ve siècle av. J.-C. et le XVIe siècle, et que le site le plus visité par les touristes, celui qui fournit pourtant l'image que l'on retrouve partout sur les timbres et les tee-shirts, est entièrement faux, puisqu'il s'agit d'une reconstitution proprette datant de Mao. Surprise : l'authentique Grande Muraille, à certains endroits, ressemble davantage à un banal talus qu'aux majestueuses fortifications que l'on croit connaître. On attendait une odyssée à la découverte d'une Chine reculée, on subit une suite de cartes postales répétitives, d'ailleurs assez fades - un comble pour des paysages censés être « les plus beaux du monde » -, parasitées par un commentaire envahissant et finalement plus extatique qu'informatif. Le fil rouge de ce périple se perd dans des digressions sur telle ou telle coutume locale (ah ! le thé au lait de yack), et le débat crucial qui fait rage autour de la restauration de la Muraille, symbole de l'identité nationale chinoise aujourd'hui menacé de ruine, est à peine évoqué. Fanny Capel

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