Speed - A la recherche du temps perdu

Dans le monde moderne hyper connecté où tout va de plus en plus vite, le rapport au temps se réduit souvent au sentiment d'en manquer. Un paradoxe qu'analyse le cinéaste Florian Opitz. Il interroge des spécialistes de la gestion du temps et de la dépendance numérique, des thérapeutes, des conseillers en entreprise et des scientifiques sur les causes et les conséquences du manque de temps chronique.

Critique : Nous ne cessons de gagner du temps et en avons pourtant, au bout du compte, de moins en moins. Quelle ironie... Nos appareils électroniques, toujours plus performants, nous permettent de faire toujours plus, et plus vite, dans une agitation frénétique qui ne nous laisse guère le temps de nous poser. Victime de cette frénésie, et décidé à comprendre pourquoi il n'arrive jamais à trouver le temps de faire ce qu'il veut, le réalisateur Florian Opitz se met en scène — lui et sa famille — avec toutes ses interrogations et une pointe d'ironie. Il part à la rencontre d'interlocuteurs susceptibles de lui apporter des clés : le pape allemand de la gestion du temps, un psychothérapeute spécialiste du burn-out, un ami qui s'est passé d'Internet et de mobile... Mais seul un sociologue, dont les interventions jalonnent le film, nous donne des pistes vraiment éclairantes. Le montage est inventif et enlevé, et le réalisateur se montre inspiré pour retranscrire, à l'image, l'excitation du monde moderne. Pourtant, quand il entreprend de s'interroger sur ce qu'est une vie heureuse, la réalisation se fait plus paresseuse. Un ex-requin de la finance se reconvertit dans les Alpes, le roi du Bouthan invente « le bonheur national brut », une famille d'agriculteurs parle de son quotidien... Le réalisateur, finalement, n'a pas trouvé de recette mais nous a permis, le temps de ce film, de nous poser de bonnes questions. — Juliette Warlop

Commentaires