L'armée des soignantes low cost

Chaque année, des femmes originaires de pays d'Europe de l'Est viennent travailler comme aides à domicile auprès de personnes âgées dépendantes. La demande est particulièrement forte en Allemagne, où la population est vieillissante. Moins onéreuse qu'un placement en maison de retraite, cette option de garde est en augmentation constante, mais pose de nombreux problèmes car souvent, ces auxiliaires de vie sont employées au noir et résident à demeure chez leurs clients.

Critique : D'ici une douzaine d'années, près de 3,5 millions de retraités allemands auront besoin d'une aide permanente. Comment faire face à cette demande, alors que les ­familles ne peuvent pas toujours assurer elles-mêmes cette fonction ? En Allemagne, les auxiliaires de vie originaires d'un pays étranger — compétentes et moins chères — sont de plus en plus nombreuses. Ce documentaire instructif ausculte ce marché en pleine expansion, ses avantages et ses (nombreux) pièges. Alicja vient de Pologne pour s'occuper d'Adelaïde, une vieille dame complètement dépendante. Le travail est dur et physique, il ne laisse que peu de répit à l'employée, hébergée sur place et donc toujours plus ou moins à disposition. ­Salaire net par mois : 1 000 euros. Pas énorme en comparaison des salaires allemands, mais tout à fait correct pour la Pologne. Là-bas, des agences privées plus ou moins sérieuses prospèrent en envoyant des auxiliaires de vie aux quatre coins de l'Allemagne. Les litiges se multiplient : ­horaires non respectés, cotisations non payées, contrats précaires... Beaucoup réclament un contrôle plus strict du statut de travailleur détaché. En attendant, les premières victimes restent les employées polonaises. « Si on réclamait une rémunération équivalente à notre travail, soupire l'une d'elle, plus aucun Allemand ne paierait nos services. » — Lucas Armati

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