Boulevard du palais - L'affaire Muller

Stéphane Muller, le créateur d'un site Internet érotique baptisé ErosX.com, a été retrouvé assassiné. Autrefois, Muller avait été accusé du meurtre d'un policier, puis blanchi. L'ancien coéquipier de ce dernier, le capitaine Salvi, persuadé de la culpabilité de Muller, continuait pourtant de le persécuter. Pour la juge Nadia Lintz, il ne fait aucun doute que le policier est à l'origine de la mort de Muller. Ce n'est pas l'avis du commandant Rovère, pour qui un magistrat, ami de Lintz, se cacherait derrière cette sordide affaire. De tempéraments opposés, les deux représentants de la justice et de la loi ne cessent de s'affronter. Après enquête, il semble qu'ErosX.com cacherait un réseau de prostitution...

Critique : « Ce que j'admire, c'est ton amour pour la procédure », lance Dimeglio à son camarade d'enquête. Et Rovère, le flic à la flasque désabusée, de ponctuer : « Je sais, je tutoie la perfection. » Il a beau nous avoir habitués à son respect élastique des convenances, là, il nous bluffe, le héros fatigué. Franc-tireur intuitif, il mène sa propre enquête hors des sentiers balisés par la juge Lintz, et lui ment sans vergogne. Le patron d'un site Internet pornographique a été refroidi. Et tandis que les soupçons de la juge d'instruction se portent sur le capitaine de police Salvi, Rovère grenouille du côté du juge Duprey. Incriminant les réflexes corporatistes de l'autre, chacun en oublie de travailler en duo. Rovère malmène la légalité au risque de voir la juge dessaisie du dossier ; Nadia met bien moins d'énergie à cuisiner Duprey qu'à coffrer Salvi. Bref, la fracture justice-police est proche. Mais nos héros sont récurrents. Sommés de revenir pour un prochain volet, ils font la paix et exhument la vérité, après avoir écarté les fausses pistes. Le plaisir que l'on prend à regarder Boulevard du palais tient moins à l'originalité de l'intrigue qu'à l'épaisseur humaine qu'instillent Jean-François Balmer et Anne Richard à leurs personnages. — Marie Cailletet

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