Les métamorphoses de l'ours polaire

Menacé par le réchauffement climatique, l'ours polaire doit s'adapter pour ne pas disparaître : ce documentaire donne quelques raisons d'espérer.

Critique : L'ours polaire et le documentaire animalier, c'est tendance. Mais, pour une fois, la mode a quelque chose de salutaire : il se pourrait bien que les documentaristes du futur n'aient plus le moindre poil blanc à se mettre sous l'objectif. Pour autant, le film refuse de voir la vie en noir. Il préfère le brun, la couleur du grizzly, ce cousin de l'ours blanc qui est aussi son ancêtre. Un aïeul vieux de 600 000 ans qui, après une période de glaciation, se trouva piégé sur la banquise. L'ours brun fut alors bien obligé d'évoluer. Son poil se transforma en un épais pelage blanc pour se fondre dans la nature, il prit un peu d'envergure et ses pattes devinrent palmées pour mieux nager. Aujourd'hui, l'histoire fait marche arrière : l'ours blanc pourrait brunir. Pour s'adapter à la fonte de la banquise, qui a perdu 50 % de son épaisseur depuis quarante ans, il retrouve ses anciens réflexes : plus de vie en communauté, un régime omnivore... Ce qui pourrait donner lieu à une évolution complète de l'espèce. En attendant, on nomme déjà certains ours des « pizzlys » — polaire et grizzly à la fois. Le travail patient des réalisateurs (cinq ans d'observations !) a permis de capter ces lentes métamorphoses à travers une photographie exceptionnelle. — Michel Bezbakh

Commentaires