La vérité sur l'affaire de l'Observatoire

En 1959, François Mitterrand, alors député de la Nièvre, est victime d'un attentat en plein Paris, dont les circonstances ont longtemps été obscures.

Critique : L'affaire dite de l'Observatoire semble aujourd'hui un peu oubliée. En 1959, pourtant, elle défraya la chronique et faillit ­coûter à François Mitterrand sa carrière politique. Dans la nuit du 15 au 16 octobre, le sénateur de la Nièvre, opposant virulent à la politique du général de Gaulle , échappe de justesse à un attentat dans l'avenue de l'Observatoire, à Paris : sept balles ont été tirées sur sa voiture. La veille, curieusement, une connaissance, l'ancien député poujadiste Robert Pesquet, personnage louche et escroc notoire, l'avait très clairement informé de ce qui se tramait contre lui. C'est un piège, qui va se refermer sur François Mitterrand, accusé d'avoir tout manigancé pour regagner les faveurs de l'opinion publique. Si l'affaire se dégonfle vite, l'homme en sortira néanmoins meurtri, et très affaibli politiquement. Qui était à l'origine de cette machination ? Un jeune et fringant enquêteur pose ici la question à des proches du futur président et à quelques grands noms du journalisme politique (Michèle Cotta, Philippe Alexandre, Alain Duhamel, Gilles Perrault...) assez âgés pour avoir vécu l'histoire en direct. Sans faire de révélations, ils relaient la thèse de Mitterrand lui-même, qui voyait derrière cette manipulation un complot mené par l'extrême droite ou les gaullistes. Au-delà de ces supputations, ils nous replongent dans l'atmosphère tendue et viciée des débuts de la Ve République marqués par la guerre d'Algérie, où certains étaient visiblement prêts à tout pour se débarrasser de leurs adversaires. — Vincent Arquillière

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