Quatre mouches de velours gris

Roberto, un batteur de rock, est traqué par un inconnu. Il finit par coincer l'inquiétant personnage dans un théâtre désert. Mais comble de malchance, il le tue accidentellement. Roberto s'enfuit, mais il a le temps de remarquer que la scène a été photographiée par un personnage masqué, qui se charge de faire parvenir ses clichés à son domicile. Le musicien reçoit ensuite d'étranges appels anonymes. Acculé, il révèle tout à Nina, sa compagne, mais la pression est trop forte et elle préfère prendre du recul. Roberto se résout alors à engager un détective privé...

Critique : | Genre : Giallo (polar horrifique transalpin). Les comptines de l'angoisse, troisième ­refrain : après L'Oiseau au plumage de ­cristal et Le Chat à neuf queues, voici Quatre Mouches de velours gris, bestioles hitchcockiennes lancées dans un univers graphique totalement irréel par un maniériste de l'épouvante alambiquée. Ces insectes traînent dans leur sillage la mort violente : un inconnu est poignardé dans un théâtre désert, une femme de chambre massacrée, la petite cousine égorgée, un détective éliminé à coups de barre de fer dans les toilettes du métro... De quel cerveau fêlé ces charmantes atrocités sont-elles le fruit ? Suspense. La solution de l'énigme ? Une hypothèse scientifique séduisante, insolite, contestable. Et ludique : ces événements grand-guignolesques se déroulent à deux pas de la rue Fritz-Lang. Cinéphile dans l'âme, Argento n'en est pas à un clin d'oeil près. L'oeil, justement. La rétine, le trompe-l'oeil : c'est le thème de ce thriller nocturne, expressionniste, inégal et jazzy, qui fait se rencontrer dans de beaux espaces nus à la Chirico le divan de Freud et la baignoire des Diaboliques. — Michel Grisolia

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