Claude

Ouvrier dans le quartier de la Croix-Rousse, à Lyon, au début du XIXe siècle, Claude est condamné à sept ans de prison pour avoir mené, fusil à la main, la révolte des canuts contre l'arrivée des machines à tisser dans les usines. Incarcéré à Clairvaux, il tombe amoureux d'Albin, un codétenu, mais ils sont brutalement séparés... -- Critique : Commande de Serge Dorny, patron de l'Opéra de Lyon, pour illustrer la thématique de sa saison 2012-2013, « Justice, injustice », Claude est né de la collaboration entre le compositeur et organiste Thierry Escaich et l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter. On ne pouvait rêver meilleur avocat pour écrire et défendre un livret qui dénonce l'intolérable barbarie de la peine de mort. L'ex-ministre de la Justice a adapté un court roman de Victor Hugo, Claude Gueux, dans la meilleure veine des Misérables et doublé d'une discrète parabole christique. A l'opéra, Claude est un canut lyonnais incarcéré pour son action syndicale. Il est en butte aux persécutions du directeur de la prison, qui le sépare d'un jeune détenu, Albin, auquel Claude apprend à lire et écrire... Le lieu de détention reste, comme dans le récit hugolien, l'ancienne abbaye de Clairvaux, centrale de sinistre mémoire, notamment par la prise d'otage de Buffet et Bontems, en 1971, guillotinés l'année suivante en présence de leur avocat... Robert Badinter ! Le texte magnifique de Victor Hugo est cité parfois littéralement : « Cette tête de l'homme du peuple, cultivez-la, utilisez-la : vous n'aurez pas à la trancher. » Rien à retrancher, non plus, dans cette production lyrique, exemplaire par sa mise en scène (Olivier Py), sa direction d'orchestre (Jérémie Rhorer), sa distribution vocale (Jean-Sébastien Bou, dans le rôle-titre). — Gilles Macassar Disponible en DVD chez BelAir Classiques. [[235339]]

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