Le chemin du paradis

Willy, Hans et Kurt, trois amis inséparables, prennent la vie comme elle vient. Au retour d'un voyage en voiture, ils constatent qu'un huissier a mis leur appartement sous scellés et que la faillite de leur banque les laisse sans un sou. Leur déconfiture financière leur inspire quelques joyeux couplets et la saisie des meubles se change en un ballet endiablé. Les trois compères font contre mauvaise fortune bon coeur et bonne humeur. Ils vendent leur voiture et font l'acquisition d'une station-service, bien décidés à travailler le moins possible. La jeune et jolie Lilian Cossmann les honore bientôt d'une clientèle régulière et particulièrement attractive... -- Critique : Film de Wilhelm Thiele (Die Drei von der Tankstelle, Allemagne, 1930). Scénario : Franz Schulz et Paul Frank. Image : Franz Planer. Musique : Werner Heymann. 95 mn. NB. VO. Avec Lilian Harvey : Lilian. Willy Fritsch : Willy. Heinz Rühmann : Hans. Oskar Karlweis : Kurt. Olga Tschechowa : Edith von Turoff. Genre : comédie musicale insouciante. Inséparables, Willy, Kurt et Hans vivent en cigales : au retour d'un voyage, ils apprennent qu'ils sont sans le sou et qu'un huissier va saisir leurs meubles. Qu'à cela ne tienne : ils vendent leur voiture, achètent une station-service et se relaient en tentant de travailler le moins possible. Surgit Lilian, jolie jeune femme venue faire le plein, et les trois amis deviennent rivaux. Exemple type de méthode Coué anticrise, cette comédie musicale fut tournée simultanément en plusieurs langues. Dans la version française, Lilian Harvey, trilingue, garda son rôle, tandis que Henri Garat remplaçait Willy Fritsch pour chanter Avoir un bon copain, refrain-scie promis à un beau succès. Faut-il voir une incroyable audace dans cet éloge de la paresse ? Le film fut interdit par les nazis dès 1937. Les plus chanceux des acteurs et des techniciens juifs purent émigrer. Le film frappe en tout cas par sa bonne humeur, son réalisme relatif (loin des opérettes à princes et princesses) et ses audaces techniques, à l'heure des balbutiements du parlant. Aurélien Ferenczi