Les complices d'Hitler

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Saison 0

Episode 0 : Goering, le numéro deux

Bardé des décorations conquises aux commandes de son avion durant la guerre de 1914, Goering bénéficiait d'une popularité que sa duplicité de caractère - et notamment ses talents de comédien - lui permit longtemps d'entretenir malgré sa brutalité. Belliciste, il facilita l'accession d'Hitler au pouvoir. Jouisseur, amateur de luxe, de morphine et de puissance, il refusa de renoncer à occuper ses fonctions alors même que son personnage commençait à desservir les intérêts du Reich, en particulier à la tête de la Luftwaffe lorsqu'elle connut la débâcle. Le déclin physique et psychologique de ce vieux compagnon d'Hitler ne vint à bout de sa résistance qu'après sa condamnation par le tribunal de Nuremberg : s'avouant enfin - en quelque sorte - vaincu, il se suicida. -- Critique : Documentaire (4/6) de Guido Knopp et Harald Schott (Allemagne, 1996). 55 mn. Rediffusion. Les images en noir et blanc défilent au rythme saccadé des vieilles archives. Hermann Göring a 10 ans. Petit garçon trop solitaire qui rêve d'impossibles destins dans quelque château de Prusse. Coupure sèche. 17 ans. Jeune cadet dans une lugubre académie. Montage nerveux. Göring a 20 ans. Héros de l'aviation. Coincée sous le menton, la rarissime croix pour le Mérite. Hitler, le petit caporal, n'en aura jamais tant. Justement, ils se rencontrent. A l'un, l'énergie du mal qui magnétise les foules. A l'autre, les belles relations, la gloire militaire, l'apparence de la respectabilité. Les images poursuivent leur course expressionniste. Le visage s'empâte. Le corps enfle. Sous les uniformes de parade, le paladin du Führer n'est qu'une barrique outrée d'elle-même. L'histoire s'accélère. Göring en président du Reichstag. En maréchal de l'Air. Göring en morphinomane ravagé. Invasion de l'Autriche, des Sudètes. Göring commence à comprendre. Il ne s'agit pas d'une pièce. Hitler joue pour de vrai. Le tas de graisse en costume d'histrion prend peur. Il se met à trahir. Il ne se fait pas pincer. Pas encore. Les avions de Göring perdent la bataille d'Angleterre, échouent à sauver Stalingrad, restent impuissants devant les bombardements alliés sur Cologne. La fiction de sa vie lui glisse entre les doigts. Accusé principal devant le tribunal de Nuremberg. « Je plaide non coupable ». Coupable de quoi, d'ailleurs ? Göring était un enfant vicieux déguisé en ogre. Göring ne sera pas pendu. Il s'expédie au cyanure. Les images sont formidables. Inédites, souvent. Montées au rythme juste, celui de la folie croissante. On aurait aimé un éclairage supplémentaire. Comprendre, et pas seulement voir. Ce documentaire, réduit au constat, fascine mais laisse inquiet. François Granon

 

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